Google I/O 2025, Microsoft, Amazon, Grok et les robots

A quoi ressemblera notre futur numérique ?

IA

Sylvain Morizet

5/16/20253 min read

La semaine prochaine, les 20 et 21 mai 2025, se tiendra la tant attendue Google I/O. Une édition qui s’annonce déjà décisive, dans un contexte où les géants du numérique redoublent de stratégie, d’annonces et d’intégrations IA tous azimuts. Que peut-on attendre de cet événement ? Quelles sont les tendances lourdes qui se dessinent chez Google, Microsoft, Amazon, et même du côté de Grok et de la robotique ? Voici un tour d’horizon, dans l’esprit critique et nuancé que j’essaie de garder sur ce blog.

Google : Gemini 2.5 Pro, Astra, Mariner et réalité augmentée

Google a pris de vitesse tout le monde en publiant en amont de la Google I/O une mise à jour majeure : Gemini 2.5 Pro. Cette nouvelle version détrône pour la première fois Claude 3.5 Sonnet dans les benchmarks orientés développement. Une stratégie inhabituelle de la part de Google, qui jusqu’ici gardait ses annonces pour le jour J, mais qui montre la volonté de reprendre la main sur la conversation IA.

Parmi les grandes attentes de la Google I/O 2025 :

  • L’arrivée d’un super agent IA pour les développeurs, capable d’accompagner, commenter et corriger le code en tâche de fond.

  • Des nouvelles du projet Astra, une IA multimodale, temps réel, potentiellement embarquée dans des lunettes connectées ou un smartphone, capable de voir, entendre et comprendre le monde autour de nous.

  • Le projet Mariner, un assistant IA directement intégré à votre navigateur Chrome, qui pourrait remplir des formulaires, cliquer pour vous, interagir avec les pages Web.

  • De nouveaux abonnements Gemini Pro avec des contextes élargis (à un million de tokens ?), facilitant les interactions complexes (lecture de longues vidéos, documents, etc.).

  • Une plateforme XR en collaboration avec Samsung, visant à proposer un système d’exploitation pour la réalité augmentée. Google semble vouloir construire un véritable écosystème dès 2025.

Microsoft : IA partout, tout le temps

Microsoft ne cache plus son intention : imposer Copilot comme couche IA de tous ses produits. Windows 12 s’annonce comme un OS entièrement infusé d’intelligence artificielle :

  • Une IA accessible depuis tous les menus, capable de gérer vos paramètres sur commande vocale.

  • Des intégrations dans Paint, Notepad, le navigateur Edge, etc.

  • Deux nouveautés très controversées :

    • Recall, qui enregistre en permanence ce qui se passe sur votre écran.

    • Click-to-do, un agent capable de prendre le contrôle de la souris et du clavier pour exécuter des actions à votre place.

L’équation est simple : si vous utilisez Windows, vous utiliserez Copilot, volontairement ou non.

Amazon : le bulldozer silencieux

Amazon, très discret en matière d’IA visible par le grand public, avance pourtant à grande vitesse :

  • Buy for Me : un agent IA qui achète à votre place sur Amazon. Du e-commerce piloté à la voix, déjà testé aux États-Unis.

  • Repositionnement sur TikTok US : Amazon envisage de racheter la branche américaine de TikTok, dans une logique de fusion entre réseau social et plateforme de vente.

  • Puces quantiques : Amazon avance sur sa puce Oslo, concurrente des puces Willow/Majorana de Microsoft. Le cloud quantique est l’autre champ de bataille.

Grok, Elon Musk et la guerre des IA

Grok 3.5, la future IA de xAI (Elon Musk), serait en fuite dans certaines sphères techniques. Elle viserait clairement les développeurs, sur le même terrain que Gemini 2.5 ou Claude 3.7.

Le tout dans un climat où la rivalité Sam Altman / Elon Musk prend parfois des airs de feuilleton. Altman, dans un tweet récent, appelle à l’unité. Musk répond par un smiley ironique et un vieux tweet d’Altman. Choisir son IA serait-il devenu un acte politique ?

Robots et apprentissage par imitation

Du côté de la robotique, les Unitree G1 font sensation. Ces petits robots chinois humanoïdes sont capables d'apprendre par imitation : un humain exécute un mouvement, le robot l'intègre et le reproduit. Cela ouvre la voie à des usages industriels et domestiques à grande échelle.

L’Optimus de Tesla semble techniquement en retrait, malgré une vidéo récente le montrant en train de danser avec fluidité. La bataille humanoïde ne fait que commencer.

Conclusion : vers un monde surpuissant, sous contrôle ?

De Gemini à Copilot, de Buy for Me à Click-to-do, de Grok à Astra, toutes les routes mènent à une question essentielle : qui aura la main sur les agents intelligents de demain ?

Les avancées sont éblouissantes, les promesses immenses, mais les risques tout aussi considérables. Collectivement, il nous faudra choisir non pas si nous voulons de l’IA, mais quelle IA, dans quel cadre, avec quelles garanties.

Et peut-être, comme l’a rappelé récemment le pape Léon XIV dans une sortie très commentée : s’interroger sur la place de l’humain, pas seulement dans la chaîne de décision, mais dans l’intention.